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从保尔·瓦雷里《海滨墓园》到宫崎骏「風立ちぬ」
Xiaopeng 发表于 2014-04-17 09:54:53, 2回 / 17927阅

日本动画大师宫崎骏最新的影片「風立ちぬ」片名意为“起风了”,这一句也是电影中男主角邂逅女主角时吟诵的诗句---風立ちぬ、いざ生きめやも。这句话其实引用自法国诗人保罗·瓦雷里(Paul Valéry)的著作《海滨墓园》(Le cimetière marin)中的一句诗---Le vent se lève, il faut tenter de vivre,意为:纵有疾风起,人生不言弃。这部电影的法语译名也是《Le vent se lève》。

保尔·瓦雷里(Paul Valéry,1871-1945),法国象征派大师,法兰西学院院士。他的诗耽于哲理,倾向于内心真实,往往以象征的意境表达生与死、灵与肉、永恒与变幻等哲理性主题,被誉为“20世纪法国最伟大的诗人”。保尔·瓦雷里在大学时代便突现出他的诗歌天赋,当时就有报纸预言:“他的名字将在人们的口头传颂。”但在结束法学院的学业,获得法学士学位的前后,一种柏拉图式的清心寡欲情绪控制了他。1892年9月他同家人前往热那亚度假,他决定放弃诗歌和爱情,献身于“纯粹的和无私的知识。”在其后的二十多年,瓦雷里在国防部、哈瓦斯通讯社等处工作,但求知和深思的习惯,已成为他的生命根源。

瓦雷里一生的颠峰之作是晚年的《海滨墓园》,《海滨墓园》写诗人在海宾墓园沉思有关存在与幻灭、生与死的问题,得出了生命的意义在于把握现在、面对未来的结论,主旨是关于绝对静止与人生交易的对立统一关系。开篇“这片平静的房顶上有白鸽荡漾”成为脍炙人口的名句。这首诗代表在诗歌创作方面瓦雷里的成就高过了他的前人马拉美。

* Le cimetière marin *
Ce toit tranquille, où marchent des colombes, 
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux!

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume, 
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose, 
Ouvrages purs d'une éternelle cause, 
Le temps scintille et le songe est savoir.

Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau sourcilleuse, Oeil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous une voile de flamme, 
O mon silence! . . . Édifice dans l'âme,
Mais comble d'or aux mille tuiles, Toit!

Temple du Temps, qu'un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout entouré de mon regard marin;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un dédain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance, 
Comme en délice il change son absence 
Dans une bouche où sa forme se meurt, 
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme consumée 
Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change! 
Après tant d'orgueil, après tant d'étrange 
Oisiveté, mais pleine de pouvoir, 
Je m'abandonne à ce brillant espace, 
Sur les maisons des morts mon ombre passe 
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.

L'âme exposée aux torches du solstice, 
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié! 
Je te tends pure à ta place première, 
Regarde-toi! . . . Mais rendre la lumière 
Suppose d'ombre une morne moitié.

O pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d'un coeur, aux sources du poème,
Entre le vide et l'événement pur,
J'attends l'écho de ma grandeur interne, 
Amère, sombre, et sonore citerne,
Sonnant dans l'âme un creux toujours futur!

Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l'attire à cette terre osseuse?
Une étincelle y pense à mes absents.

Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière, 
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierre et d'arbres sombres,
Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!

Chienne splendide, écarte l'idolâtre!
Quand solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes, 
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux!

Ici venu, l'avenir est paresse.
L'insecte net gratte la sécheresse;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l'air
A je ne sais quelle sévère essence . . .
La vie est vaste, étant ivre d'absence,
Et l'amertume est douce, et l'esprit clair.

Les morts cachés sont bien dans cette terre 
Qui les réchauffe et sèche leur mystère. 
Midi là-haut, Midi sans mouvement 
En soi se pense et convient à soi-même 
Tête complète et parfait diadème, 
Je suis en toi le secret changement.

Tu n'as que moi pour contenir tes craintes! 
Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes 
Sont le défaut de ton grand diamant! . . . 
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres, 
Un peuple vague aux racines des arbres 
A pris déjà ton parti lentement.

Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L'argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Où sont des morts les phrases familières,
L'art personnel, les âmes singulières?
La larve file où se formaient les pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu!

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n'aura plus ces couleurs de mensonge
Qu'aux yeux de chair l'onde et l'or font ici?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse?
Allez! Tout fuit! Ma présence est poreuse,
La sainte impatience meurt aussi!

Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fais un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse!
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel!

Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées, 
Êtes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N'est point pour vous qui dormez sous la table, 
Il vit de vie, il ne me quitte pas!

Amour, peut-être, ou de moi-même haine?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir!
Qu'importe! Il voit, il veut, il songe, il touche!
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d'appartenir!

Zénon! Cruel Zénon! Zénon d'Êlée!
M'as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas!
Le son m'enfante et la flèche me tue!
Ah! le soleil . . . Quelle ombre de tortue
Pour l'âme, Achille immobile à grands pas!

Non, non! . . . Debout! Dans l'ère successive!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme . . . O puissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant.

Oui! grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée,
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l'étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil

Le vent se lève! . . . il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!
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