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Il y a soixante-dix ans, l’Allemagne nazie capitulait
Des Parisiens célèbrent le 8 mai 1945 l'annonce de la capitulation allemande.[AFP]
Il y a soixante-dix ans, la France respirait à nouveau. Nous sommes le 8 mai 1945 et l’Allemagne nazie vient de capituler. Pour des millions de Français, c’est la fin d’un cauchemar long de six années, et la joie est à la hauteur de la liberté retrouvée.
Alors que le général de Gaulle crie «Vive la France !» à la radio, le pays entier descend dans la rue pour dire adieu, côte à côte, aux heures les plus sombres du XXe siècle. Sur tous les visages, les mêmes sourires de ceux qui ont traversé l’enfer et y ont survécu.
Les drapeaux tricolores, américains ou britanniques sont brandis à côté des caricatures de Hitler, et la Marseillaise est chantée à tue-tête. Certains grimpent même au sommet des réverbères pour tout voir de ce jour historique. Et sur les Champs-Elysées noirs de monde, les Français s’embrassent à n’en plus finir. Tous ont entendu les cloches sonner, signifiant qu’enfin, le pire est derrière eux.
Une capitulation dès le 7 mai
Acculées, les forces allemandes avaient en réalité accepté dès la veille, le 7 mai, une capitulation totale. Un texte qui signifiait l’arrêt des combats, le désarmement total de l’Allemagne, et surtout la fin de six années de batailles sanglantes sur le continent.
Mais le lieu de la signature, à Reims, n’était pas du goût de Staline. Le leader soviétique voulait, lui aussi, asseoir son triomphe. Et ordonna qu’une nouvelle capitulation soit signée à Berlin, capitale en ruines, sur le sol des vaincus. Elle eut lieu le 9 mai dans la nuit.
Humiliée en ce printemps 1945, l’Allemagne avait déjà courbé l’échine depuis longtemps. Et voyant son pays en lambeaux, Adolf Hitler s’était donné la mort quelques jours plus tôt, le 30 avril, laissant à ses hommes le soin d’assumer la défaite et les monstruosités commises.
Car les pays libérés découvraient peu à peu la «solution finale» mise en place dans les camps de la mort. La France, elle, était libérée depuis à peine quelques mois et se relevait difficilement. Elle se penchait notamment sur le sort des anciens collaborateurs.
Des valeurs humaines piétinées
Célébré aujourd’hui comme une victoire militaire, le 8 Mai 1945 est davantage, selon l’historien Claude Quétel, auteur de La Seconde Guerre mondiale (Ed. Perrin), «une victoire politique et philosophique : celle de la fin de la doctrine nazie».
Le conflit mondial, qui s’arrêtera finalement le 2 septembre 1945 avec la capitulation du Japon, a «redéfini les valeurs humaines, mettant à plat les certitudes des hommes par les atrocités commises», estime le spécialiste.
Mais déjà, le démarrage d’un monde nouveau était en marche, dans lequel les puissances européennes d’hier s’effaçaient au profit de deux titans, les Etats-Unis et l’URSS. La guerre froide commençait.
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