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Etre à table avec des gros vous fait manger plus
ALIMENTATION - Le contenu de votre assiette dépend plus du poids de votre voisin de table que de ce qu'il mange. Explications de ce phénomène avant tout psychologique.
En France, le repas est avant tout perçu comme un moment de convivialité. Pourtant, une étude américaine publiée dans la revue scientifique Appetite sous-entend que vous devriez peut-être vous méfier de vos voisins de table. En effet, la corpulence des personnes avec qui vous rompez le pain a une influence sur le contenu de votre assiette.
Être gros... et avoir des amis gros
Pour les besoins de l'expérience, une actrice s'est revêtue d'un costume de grosse ("fatsuit"). Résultat : les choix nutritionnels des personnes la suivant dans la file du self-service ont été moins sains que lorsqu'elle n'avait pas mis son déguisement et que sa silhouette était plus mince. Et ce, même si elle optait pour une salade. En bref, les participants à l'étude avaient tendance à prendre plus de pâtes lorsqu'à leurs côtés se trouvait une personne en surpoids.
Patrick Tounian, chef du service de nutrition pédiatrique de l'hôpital Armand-Trousseau, s'insurge contre les interprétations fantaisiste que l'on peut tirer de ce type d'études : "Dire que fréquenter des gros rend gros est archi faux !" Déjà, "quand on est gros, on est plus gêné d'être en compagnie de personnes minces". Notre poids n'est donc pas causé par la corpulence de nos amis. C'est parce qu'on est gros qu'on a des amis gros, pas l'inverse. Pas question alors de discriminer les personnes obèses et de les fuir par peur de grossir.
Image du gros qui ne fait pas attention
Pour autant, cette équation selon laquelle manger avec des individus forts fait prendre du poids n'est pas tout à fait sans fondement. Elle est même observable. L'explication est d'abord sociale et psychologique, explique à metronews le médecin nutritionniste. En présence d'une personne mince, rares sont ceux qui vont oser se jeter sur un burger et des frites. Mais à côté d'un gros, "on déculpabilise et on se désinhibe, parce qu'on a l'image du gros qui ne fait pas attention à son poids".
Le professeur Tounian précise que la plupart des individus sont en restriction calorique. La tendance dans les pays développés est en effet de faire attention à son poids. Surtout dans les milieux favorisés. À trop fréquenter les gros, le risque est donc de se relâcher davantage et d'atteindre le (sur)poids qui aurait probablement été le nôtre si l'on ne se restreignait pas constamment pour atteindre les canons de beauté. Pas d'inquiétude : "L'obésité n'est pas une maladie contagieuse." Les normes corporelles semblent l'être bien plus.
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