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160 voyageurs poignardés dans l'attaque d'une gare en Chine
Un commando d’une dizaine de personnes a tué de manière indiscriminée 29 personnes à coups de couteau samedi soir dans la gare de Kunming, capitale de la province méridionale du Yunnan. Quelque 130 autres voyageurs ont été poignardés dans cet attentat, que les autorités chinoises ont qualifié de «terroriste», tout en l’attribuant à des «séparatistes du Xinjiang». Il s’agit vraisemblablement de Ouïghours, l’ethnie turcophone et musulmane qui est majoritaire au Xinjiang - une immense région riche en pétrole située à l’ouest de la Chine, frontalière du Pakistan.
Quatre des assaillants de la gare de Kunming, qui étaient tous habillés de vêtements de couleur noire, ont été abattus par la police chinoise. Il s’agirait de trois hommes et d’une femme, selon des témoins. Une autre femme membre du commando aurait été arrêtée, tandis que les autres assaillants, semble-t-il au nombre de cinq, seraient parvenus à prendre la fuite.
Les images prises au téléphone portable par des témoins qui les ont postées sur le microblog Weibo, montrent des zones de la gare jonchées de cadavres, ou bien couvertes de mares de sang. Sur l’une d’elles, un homme qui semble être un policier tient un T-shirt noir ayant appartenu à un attaquant, sur lequel il est écrit en gros « Türkiye » (la Turquie, en turc), et comportant le sigle caractéristique (l’étoile et du croissant) du drapeau national turc. «Attrapez toutes les personnes qui portent ce t-shirt, ce sont eux les coupables !», écrit l’internaute qui a posté cette image.
LA PISTE DES OUÏGHOURS
Cet attentat, intervient quatre mois après l’attentat-suicide perpétré fin octobre dernier sur la place Tiananmen à Pékin. Trois Ouïghours - un homme, son épouse et sa mère - avaient incendié leur véhicule rempli de jerrycans d’essence au pied du célèbre portait géant de Mao Zedong, le fondateur du régime communiste au pouvoir. Deux personnes avait péri, et une quarantaine d’autres avaient été blessées par leur véhicule, qui a fendu la foule des touristes en klaxonnant. Les assaillants, qui se sont laissé brûler vif dans leur véhicule, venaient de Lukeqin, une localité du Xinjiang théâtre de combats entre Ouïghours et policiers chinois qui avait fait 27 morts en juin dernier. Pékin avait, là encore à l’époque, dénoncé un «acte terroriste».
Les rapports entre les 8 millions de Ouïghours turcophones et le pouvoir communiste, qui a envahi la région en 1949, ont toujours été tendus. Les autochtones ont tenté à deux reprises, dans les années 1940, d’établir une république indépendante, et l’aspiration autonomiste subsiste depuis. A la politique d’assimilation culturelle et linguistique de Pékin, aux arrestations massives et exécutions de Ouïghours soupçonnés de «terrorisme», ces derniers répondent par des attentats visant tout ce qui représente l’autorité chinoise. Ce conflit est principalement de nature politique, car Pékin avait promis l’«autonomie» à ses «minorités ethniques» qui, en réalité, ont été placées entièrement sous la tutelle du pouvoir communiste. Beaucoup de Ouïghours se replient sur leur religion, l’islam, et leur langue, le turc, et la Turquie n’est pas insensible à l’appel à l’aide des ces lointains cousins chinois.
Après les émeutes anti-chinoises d’Urumqi (197 morts en 2009, principalement des Chinois de souche), le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé «une sorte de génocide» des Ouïghours. Depuis ces violences, il ne se passe guère de jour au Xinjiang sans que cette guerre larvée fasse de nouvelles victimes. Certaines zones de la-dite «Région autonome» sont de fait soumis à une forme de loi martiale.
Cette guerre larvée se déroulait jusqu’alors en silence, car Pékin censure en grande partie les informations en provenance de son «Far-west», en particulier celles ayant trait aux heurts entre les communautés chinoises et Ouïghoures. Les journalistes étrangers ne peuvent que difficilement se rendre au Xinjiang, et même si ils y parviennent, la police les empêche souvent de travailler en les prenant en filature. En perpétrant des attentats terroristes dans des grandes villes chinoises comme Pékin et Kunming, les indépendantistes ouïghours semblent vouloir porter leur guerre contre la tutelle chinoise, jusqu’alors largement ignorée du reste du monde, sur le devant de la scène nationale et internationale.
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