Les impacts liés à l'eau ont coûté 14 milliards de dollars aux entreprises cette année
Sécheresse, inondations, traitement des pollutions, amendes: la prise en charge des impacts liés à l'eau a coûté 14 milliards de dollars (environ 13 mds EUR) cette année aux grandes entreprises mondiales, selon un rapport annuel du CDP publié mardi.
L'essentiel de ce montant concerne le géant japonais de l'électricité Tepco, qui a provisionné près de 10 milliards de dollars à lui seul pour lutter contre la pollution des eaux souterraines par la centrale nucléaire de Daiichi (Fukushima) après le tsunami de 2011.
Le montant de 14 milliards de dollars résulte des déclarations de plus de 600 grandes entreprises mondiales cotées en Bourse et ayant répondu aux questions du CDP, une organisation internationale indépendante spécialisée dans le suivi des performances environnementales des entreprises.
L'an dernier, le coût lié aux impacts de l'eau avait été évalué par les entreprises à 2,6 milliards de dollars, soit cinq fois moins que ce qu'elles déclarent cette année.
"Pratiquement tous les secteurs d'activité analysés dans le rapport ont constaté une augmentation des impacts financiers liés à l'eau cette année", indique le CDP dans un communiqué.
Les entreprises de matériaux, de l'énergie et des services publics ont subi les conséquences les plus importantes.
"Plus d'un quart (27%) des entreprises ont subi des effets préjudiciables liés à l'eau" l'an dernier, indique le CDP.
Autres exemples figurant dans le rapport: Danone a évalué à 2 millions d'euros l'impact d'une rupture d'approvisionnement en eau d'un puits en Indonésie, tandis qu'Engie prévoit une moindre production hydroélectrique au Brésil en raison de la pénurie d'eau.
"Les risques hydriques peuvent couper l'herbe sous le pied des entreprises, ce qui constitue une grave menace pour leur rentabilité", affirme Paul Simpson, directeur général du CDP, cité dans le communiqué.
Pourtant, les progrès des entreprises dans la gestion de l'eau "sont quasiment stagnants", pointe le CDP, avec 61% des entreprises déclarant suivre leur consommation d'eau, soit seulement 3% de plus que l'an dernier.
A l'inverse, le CDP a dénombré cette année 24 entreprises qui ont mis en place les meilleures pratiques en termes de gestion durable de l'eau, contre 8 l'an dernier.
Parmi ces bons élèves, les chimistes Bayer, BASF, GlaxoSmithKline, les constructeurs automobiles Ford et FCA (Fiat Chrysler Automobile), ou encore L'Oréal, LG, Sony ou Anglo American Platinum.