Migrants : à la frontière franco-italienne, la pression monte
Un groupe de migrants, soutenu par des No Border, a pu rejoindre Menton vendredi soir. Si pratiquement tous ont été remis à l'Italie, cet épisode illustre la situation chaotique qui règne à ce point de passage.
Polo Ralph Lauren bleu, petite boucle en or à l'oreille et casquette rouge vissée sur la tête, «François», comme ce jeune Italien dit se prénommer, n'a rien du cliché d'un No Border, ces activistes qui prônent l'ouverture des frontières aux réfugiés. François, dimanche, était pourtant le porte-parole le plus enflammé de ce mouvement qui avait appelé à manifester au pied de la vieille ville de Vintimille, à la frontière italienne, après un week-end explosif, ponctué par le passage en force de migrants à Menton, puis le décès - d'un infarctus - d'un officier de police italien en marge d'échauffourées près du camp d'accueil des migrants à Vintimille. Finalement, les No Border ont préféré opter pour une simple conférence de presse, en présence d'un impressionnant déploiement de carabiniers. «Dans le climat d'instrumentalisation actuel, faire une manif aujourd'hui serait un suicide», expliquait d'ailleurs François, dans un français parfait.