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"Brexit": les Européens espèrent conclure au finish dans la journée
Après une longue nuit de tractations sans avancée significative, les dirigeants européens espéraient conclure au finish vendredi à Bruxelles leurs négociations avec David Cameron pour éloigner le spectre d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE."J'étais ici jusqu'à cinq heures du matin pour essayer d'aboutir, et nous avons fait quelques progrès, mais il n'y a toujours pas d'accord", a déclaré le Premier ministre britannique, qui a enchaîné dès jeudi soir tête-à-tête et réunions en petit comité pour aplanir les divergences sur ses demandes de réformes parfois controversées.
"Je ne conclurai un accord que si nous obtenons ce dont la Grande-Bretagne a besoin", a martelé le dirigeant conservateur, qui espère arracher vendredi un accord des chefs d'Etat et de gouvernement européens lui permettant d'organiser dès juin un référendum à haut risque sur l'appartenance de son pays à l'Union européenne.
"Les propositions sur la table ne satisfont pas toutes les parties (...) J'espère qu'on arrivera à un accord cet après-midi", a pour sa part commenté vendredi matin Xavier Bettel, le Premier ministre luxembourgeois.
Dans la nuit, son homologue néerlandais Mark Rutte avait lancé : "Je m'attends à ce que cette nuit et demain (vendredi) ces discussions se poursuivent même s'il n'est pas à exclure que cela déborde sur le week-end".
Vers 06H00, "les juristes ont pris le relais" des dirigeants pour tenter de traduire le résultat de leurs tractations en un texte de compromis. Les rencontres bilatérales ont repris en fin de matinée avant un "English lunch" à 28.
- "Vous ne pouvez gagner" -
Jeudi soir, M. Cameron a réclamé devant ses 27 pairs un "accord crédible (...) qui soit assez fort pour persuader les Britanniques de soutenir l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne".
L'occasion se présente de régler le problème des relations entre Londres et le continent "pour une génération", a fait valoir le Premier ministre, confronté à un puissant courant eurosceptique au sein même de son parti, le Parti conservateur.
Vendredi matin, le tabloïd britannique The Sun estimait que M. Cameron avait "supplié l'Europe pour avoir un accord". Son concurrent eurosceptique The Daily Express barrait sa Une d'un "Vous ne pouvez gagner, Premier ministre".
Même si les électeurs britanniques restent partagés, la perspective d'un "Brexit" - une sortie du Royaume-Uni de l'UE - fait trembler l'Union, déjà ébranlée par une crise migratoire sans précédent depuis 1945.
"Bien sûr, le diable se cache dans les détails. Nous devons négocier sur des questions en suspens comme les aides sociales au travail, le frein d'urgence" proposé par M. Tusk pour que la Grande-Bretagne puisse suspendre leur paiement, "et quel en serait le cadre temporel", a souligné M. Rutte.
De fait, si les pays d'Europe de l'Est et d'Europe centrale s'inquiètent surtout de cette mesure qu'ils jugent contraire aux intérêts des centaines de milliers de leurs ressortissants installés outre-Manche, d'autres pays, comme la Belgique et la France, émettent des réserves sur les demandes de M. Cameron qui affaiblissent à leurs yeux la gouvernance économique et la zone euro.
- "Sans rien" -
Il faut "qu'il y ait une régulation financière qui vaille sur toutes les places de l'Europe et qu'il n'y ait pas de droit de veto ou d'empêchement, que nous puissions lutter contre les spéculations, lutter contre les crises financières partout et avec les mêmes organes", a insisté le président français François Hollande vendredi matin.
"Nous voulons un bon accord mais pas à n'importe quel prix", avait résumé la Première ministre polonaise Beata Szydlo jeudi.
Mais vendredi matin, l'Estonien Taavi Roivas tempérait ce spropos. "Je pense qu'il est possible de trouver un accord qui soit équitable. Nous défendons tous nos intérêts nationaux, mais nous devons aussi nous rappeler que si la Grande-Bretagne nous quitte, on restera sans rien", a-t-il relevé.
Sur l'autre question brûlante, la crise migratoire, qui divise les 28 et à laquelle ils ont consacré plus de six heures de débats jeudi soir, les Européens ont exigé de la Turquie des "efforts supplémentaires, résolus" pour combattre les passeurs et endiguer les flux, conformément à un accord signé fin novembre avec Ankara.
Un sommet spécial UE-Turquie est prévu pour début mars. Vendredi matin, le Premier ministre grec Alexis Tsipras, dont le pays submergé par les arrivées de migrants est montré du doigt pour ses défaillances et menacé d'isolement, devait consulter la chancelière Angela Merkel et François Hollande.
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