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Noël : Jésus, qui es-tu ?
Les trente-deux premières années de la vie du Christ nous sont inconnues. Après sa naissance saluée par tous les anges du ciel, plus rien. Ou presque.Que savons-nous de l'enfance de Jésus, de son éducation, de ses jeux et de ses mots d'enfant ? Rien, ou presque. Jésus est mort vers l'âge de trente-cinq ans, mais les trente-deux premières années de sa vie sont presque inconnues. Après sa naissance saluée en fanfare par tous les anges du ciel, plus rien, ou presque. Comme le souligne non sans humour John P. Meier dans Un certain Juif (Cerf, 2005), "il n'est pas nécessaire d'être freudien de stricte obédience pour saisir qu'il nous manque des données permettant de comprendre le Jésus adulte"...
Seuls les évangiles de Matthieu et Luc s'intéressent à son enfance et particulièrement à ses premiers mois. Chez Matthieu, l'enfant est visité par des mages (épisode célébré par la fête de l'Épiphanie). Mais, menacée dès sa naissance par la cruauté du roi Hérode, la famille doit fuir en Égypte pour éviter le massacre des enfants de moins de deux ans ordonné par le roi. Le danger passé, elle revient à Nazareth. Chez Luc (Lc, 2, 22-24), cette famille manifestement d'un judaïsme fervent demeure à Jérusalem le temps de respecter les règles traditionnelles associées à la naissance d'un fils aîné (Lévitique, 12 ; 1-8) : circoncision le 8e jour après la naissance et purification au temple de Jérusalem le 14e jour. Il n'existe toutefois aucun document historiquement solide. Les récits de l'enfance de Matthieu et de Luc relèvent des récits merveilleux consacrés dans l'Antiquité à la naissance d'un héros.
"L'enfant grandissait, se fortifiait..."
Ensuite, c'est le trou noir. Luc évoque seulement un pèlerinage à Jérusalem quand Jésus a douze ans (Lc 2, 41-47). Puis, jusqu'à trente-deux ans, silence. Faut-il s'étonner si ces années-là sont aussi celles qui ont le plus inspiré les auteurs des évangiles apocryphes, d'origine souvent gnostique, et plus tard certains romanciers ? De nombreux récits sur l'enfance de Jésus ont ainsi été retrouvés, comme l'Évangile de l'enfance selon Thomas ou Histoire de l'enfance de Jésus (III ou IVe siècle) qui montre un Jésus surdoué et insupportable (voir encadré), l'Évangile arabe de l'enfance (Ve-VIe siècle ?) qui évoque longuement la vie de la Sainte Famille en Égypte ou, plus tardif, l'évangile du Pseudo-Matthieu (fin du VIe ou début du VIIe siècle) qui fait de cet exode un chemin de roses pavé de miracles.
Mais, face au vide des canoniques et au trop-plein des apocryphes, l'historien en est réduit aux suppositions. La vie de Jésus enfant ? Celle d'un enfant normal, probablement, puisque Luc se contente d'un : "L'enfant grandissait, se fortifiait" (2,40). Normalité que justifie ainsi plus tard l'Épître aux Hébreux (2,17): "Il a dû devenir en tout semblable à ses frères afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux." L'épisode du pèlerinage à Jérusalem raconté par le seul Luc (2, 41-47) contredit pourtant cette image d'un enfant comme les autres. "Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de Pâque. Et, lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent comme c'était la coutume pour la fête. Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant resta à Jérusalem à l'insu de ses parents. (...) Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses." Jésus, un surdoué ?
"Celui-ci n'est-il pas le charpentier ?"
Ce fils aîné, qui a dû faire l'objet de toutes les sollicitudes de sa famille conformément à la tradition, a dû étudier un minimum, peut-être jusqu'à douze ans, à la synagogue de Nazareth. Il est moins certain qu'il ait fréquenté la bet ha-midrash, l'université religieuse où les meilleurs élèves apprenaient la Loi auprès des savants du temple, même si son habileté à débattre avec les plus érudits était reconnue. Dans ce cas, en effet, pourquoi des Juifs se seraient-ils étonnés qu'il connaisse l'écriture sans avoir étudié dans les règles (Jn 7,15) ? Quant à parler le grec, la lingua franca de l'Empire romain, peut-être le connaissait-il suffisamment pour s'exprimer dans la vie courante, mais il y a fort peu de chances qu'il l'ait maîtrisé, alors qu'il parlait sûrement l'araméen et probablement l'hébreu.
Reçut-il vraiment une formation de charpentier ? Marc est le seul à évoquer son métier (6,3a) : "Celui-ci n'est-il pas le charpentier (artisan du bois, tekton, en grec) ?" demandent les habitants de Nazareth quand Jésus, l'enfant du pays, revient prêcher dans leur synagogue. Joseph, lui aussi présenté comme charpentier, a pu former son fils à ce métier. Mais, si l'on en croit l'archéologie, les maisons de Palestine étaient en pierre ou en terre, et seules les poutres et les portes étaient en bois. Joseph et Jésus n'étaient-ils alors pas plutôt des tailleurs de pierres ? C'est ce qu'assure James Tabor, archéologue et professeur à l'université de Caroline du Nord, dans La Véritable Histoire de Jésus. Une enquête historique et scientifique sur l'homme et sa lignée (Robert Laffont, 2007). Pour lui, d'ailleurs, Jésus n'était pas un ouvrier qualifié, mais un journalier, ce que traduit mieux le mot grec tekton. Nazareth étant à moins de deux heures à pied de Sepphoris, la ville qu'était alors en train de reconstruire le roi Hérode Antipas, Jésus a pu connaître la dure vie de chantier. Si Joseph est mort tôt – il disparaît rapidement des évangiles canoniques –, Jésus a dû se retrouver chargé de famille. Ce qui expliquerait qu'il ne commence sa vie publique que passé la trentaine. Mais tout n'est que supposition...
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