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A La Rochelle, Valls s'éverture à remobiliser la gauche
Manuel Valls a conclu dimanche l'université d'été du PS, en défendant une gauche fière de ses valeurs et sensible au sort des migrants, et en affichant sa "constance" face à une droite séduite par l'extrême droite.Le Premier ministre, vite en nage dans sa chemise blanche, s'est efforcé pendant plus d'une heure de défendre le bilan du gouvernement, à trois mois de la dernière échéance électorale du quinquennat.
Rejetant tout "zigzag" sur sa politique économique, il a fait un pas de plus vers une réforme des règles du droit du travail.
A la veille d'un déplacement à Calais consacré à la crise migratoire en Europe, Manuel Valls a rendu hommage aux prises de positions d'Angela Merkel défendant les demandeurs d'asile, et appelé la droite à faire de même plutôt que de "courir après le Front national".
Les migrants qui "fuient la guerre, les persécutions, la torture, les dictatures, doivent être accueillis" en France, a-t-il estimé, en défendant des valeurs de "fermeté" mais aussi d'"humanité" et de "responsabilité".
Plusieurs responsables socialistes, dont Claude Bartolone, Christiane Taubira ou Jean-Christophe Cambadélis, ont lancé des appels ces dernières heures à une politique plus généreuse à l'égard des migrants, dont plus de 2.000 seraient morts en Méditerranée depuis le début de l'année. Plus tôt dans la matinée, les participants à l'université d'été avaient observé une minute de silence en hommage aux victimes.
M. Valls a aussi regretté que des "barrières tombent" avec l'extrême droite en évoquant l'invitation de la députée FN Marion-Maréchal Le Pen à un débat par un évêque catholique du Var.
Il a une nouvelle fois dénoncé l'incendie de la mosquée d'Auch et annoncé le dépôt d'un "projet de loi pour l'égalité et contre les discriminations".
Sans grande surprise, le Premier ministre a de nouveau fermé la porte à un changement de cap économique, réclamé depuis des mois par l'aile gauche du PS.
"Aujourd?hui, la croissance est là", a-t-il affirmé, malgré la croissance nulle du deuxième trimestre qui a ravivé les inquiétudes sur la panne économique française.
"Les premiers résultats sont là. Ils sont encore insuffisants pour combattre le désespoir de nombre de nos concitoyens, mais suffisants pour affirmer que nous sommes sur la bonne voie, pour raviver l'espoir, pour réussir", selon Manuel Valls.
- "A gauche, on ne siffle jamais" -
Selon un sondage Odoxa-Le Parisien, le gouvernement est cependant jugé "inefficace économiquement" par près de sept Français sur 10 (69%).
Le PS, dans un rapport, avait réclamé fin juillet de réorienter vers les ménages et les collectivités locales une partie des 41 milliards d'euros fléchés pour aider les entreprises, suscitant les inquiétudes du patronat. François Hollande s'est depuis engagé à une nouvelle baisse d'impôt en 2016, qui a satisfait le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
Sur la durée légale du travail, le débat réveillé par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron cette semaine est bien "clos". "Il n?est pas question de revenir sur la durée légale du temps de travail", a assuré Manuel Valls, suscitant les applaudissements de la salle.
Mais l'ambition du Premier ministre est intacte de "revoir en profondeur la manière même de concevoir notre réglementation" en matière de droit du travail, ce qui a entraîné quelques huées.
A trois mois des régionales où la gauche, une nouvelle fois divisée et faible dans les sondages, devrait perdre la majeure partie des nouvelles 13 régions, le Premier ministre a lancé un nouvel appel à l'unité avec les écologistes dès le premier tour "partout en France".
Au cours du week-end rochelais, les divisions socialistes auront d'ailleurs été en grande partie masquées par la crise chez les écologistes.
Quant aux frondeurs socialistes, contrairement au congrès de Poitiers, ils seront finalement restés assez peu tranchants. La plupart des responsables avaient déjà quitté dimanche La Rochelle.
La veille au soir, des jeunes socialistes avaient par contre conspué Emmanuel Macron et chahuté M. Valls. "A droite, dans des congrès de supporteurs, on siffle les dirigeants. A gauche, parce que ce sont des militants, on se respecte, on débat, on ne se siffle jamais", a réagi dimanche M. Valls.
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