Nucléaire: Washington encourage Pékin à faire pression sur Pyongyang
Daniel Russel (g), secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Extrême Orient, et son homologue sud-coréen à Séoul le 26 janvier 2014
La Chine devrait faire pression sur son allié nord-coréen pour qu'il renonce à ses armes nucléaires si elle souhaite que les Etats-Unis changent de tactique militaire dans la région, a estimé mardi un adjoint du secrétaire d'Etat John Kerry.
Daniel Russel, secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Extrême Orient, a reconnu que Pékin s'est dernièrement montré mécontent des efforts des Etats-Unis pour renforcer leur coopération en matière de défense avec leurs alliés japonais et sud-coréen.
"Le moyen le plus direct pour la Chine d'avoir son mot à dire dans ces déploiements militaires et ces projets d'alliance stratégique est de faire jouer son influence sur la Corée du Nord afin que Pyongyang décide de s'engager sur le bon chemin", a expliqué M. Russel lors d'une conférence téléphonique organisée par le groupe de réflexion Asia Society.
La Chine est la plus proche alliée de la Corée du Nord mais laisse poindre ses critiques concernant le programme nucléaire controversé de Pyongyang. La plupart des experts américains pensent toutefois que Pékin ne veut pas risquer de voir tomber le régime de Kim Jong-Un.
M. Russel a salué l'attitude de la Chine qui a apporté son soutien aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU -- dont elle membre permanent -- durcissant les sanctions contre la Corée du Nord. Elle a aussi réduit ses propres exportations vers la Corée du Nord.
Mais pour le secrétaire d'Etat adjoint, "la Chine (...), espérons-le, prendra des mesures supplémentaires pour convaincre la Corée du Nord qu'elle n'a pas d'autre choix que de se plier à ses obligations" internationales concernant la fin de son programme nucléaire.
Pyongyang a défié la communauté internationale avec une série de lancements de tests de missiles à courte portée et de fusées, en dépit de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2006 qui lui interdisent toute activité nucléaire ou balistique.
Un récent rapport des Nations unies a par ailleurs dressé un portrait accablant du régime, l'accusant de crimes contre l'humanité comparables à ceux de l'Allemagne nazie.
Enfin, le département d'Etat dépêche à partir de mercredi en Corée du Sud et au Japon son émissaire chargé du dossier des droits de l'homme en Corée du Nord, Robert King.
Il s'est déjà rendu en Corée du Nord dans le passé, mais Pyongyang a récemment refusé de l'accueillir pour faire libérer un missionnaire américano-coréen, Kenneth Bae, détenu dans ce pays depuis novembre 2012.
"Nous avions été déçus qu'ils retirent à deux reprises leur invitation. Mais s'ils nous invitent (de nouveau), il sera heureux d'y aller", a assuré la porte-parole du ministère, Marie Harf.