Marine le Pen : "Les Français veulent un changement de politique, pas un mercato"
La présidente du Front national a repris lundi des critiques qu'elle avait déjà formulées à de multiples reprises sur Manuel Valls.
Remplacer Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls à Matignon "ne changera rien car (...) c'est un changement de politique que les Français attendent et pas tant un mercato gouvernemental", a réagi Marine Le Pen lundi, lors d'une déclaration au siège du FN à Nanterre. "D'après ce que nous entendons, François Hollande n'entend pas changer de politique et continuer à mener une politique d'austérité", a commenté Marine Le Pen, dans une déclaration reprise par les télévisions. "Le président de la République entend demander au gouvernement de rester sur la même voie : la politique d'austérité, le pacte de responsabilité et ses 50 milliards qui vont tomber sur la tête des classes moyennes et des classes populaires", a poursuivi la patronne du FN.
Celle-ci a repris des critiques qu'elle avait déjà formulées à de multiples reprises sur Manuel Valls : "Cet homme est dangereux, il n'a aucun respect pour les libertés publiques et les libertés individuelles des Français, il y a tout à craindre de sa nomination à un poste aussi important que Premier ministre". Elle a aussi mis en cause son bilan de ministre de l'Intérieur : "Il a échoué lourdement sur l'insécurité qui a augmenté considérablement dans notre pays". Marine Le Pen a aussi attaqué les compétences de l'ancien maire d'Évry (Essonne) en matière économique, pour lesquelles il "n'est pas particulièrement connu" alors que cette nomination intervient au moment d'une "augmentation massive du chômage" et alors que l'économie est "dans une situation très grave".
"Victime expiatoire"
La patronne du parti d'extrême droite a vu en Jean-Marc Ayrault "la victime expiatoire de ces élections municipales", et a suggéré que le choix de Manuel Valls, une "décision étrange", soit la résultante d'une volonté attribuée au président de la République "de tuer le futur concurrent à l'élection présidentielle". "Il s'agit de carboniser Manuel Valls pour que celui-ci ne puisse pas faire parler ses prétentions et ses ambitions qui sont fortes", a insisté la députée européenne. "(Manuel) Valls serait un peu le (Michel) Rocard de (François) Hollande, car l'élection européenne qui s'annonce sera probablement un échec très lourd pour le PS, que (Manuel) Valls traînera comme un boulet", prévoit-elle.
François Hollande s'adressera aux Français à 20 heures pour annoncer la nomination de Manuel Valls à Matignon au cours d'une allocution télévisée, au lendemain de la cinglante défaite de la majorité aux municipales.