Municipales : NKM en tête, mais en mauvaise posture pour conquérir la mairie de Paris
Anne Hidalgo est devancée au premier tour des municipales à Paris, mais prend la tête dans deux arrondissements clefs pour le second tour.
La candidate UMP à la mairie de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet. - AFP
Nathalie Kosciusko-Morizet ne boudait pas son plaisir ce dimanche soir, quelques minutes après l'annonce des premiers résultats. Le « peuple de Paris a fait mentir les pronostics en plaçant ma liste d'union au premier tour », a lançé, tout sourire, la candidate UMP à la Mairie de Paris. Arrivée – contre toute attente – en tête avec 35,8 % des voix contre 34,5 % pour son adversaire Anne Hidalgo, selon les premières estimations CSA et Ipsos, NKM espère profiter de la dynamique de ce premier tour pour tenter de remonter la pente. Mais elle aura fort à faire. Car cette avance en voix est sans doute un résultat en trompe l'œil. En effet, candidate UMP ne s'est pas imposée dans les 12e et 14e, deux arrondissements considérés comme cruciaux pour conquérir la capitale, car forts pourvoyeurs en sièges au Conseil de Paris.
Le scrutin parisien est ainsi fait qu'il ne suffit pas de gagner en voix sur l'ensemble de la capitale : il faut gagner des arrondissements clefs pour disposer de suffisamment de conseillers de Paris. En 2001, la gauche avait ainsi gagné Paris alors qu'elle était minoritaire en voix. La droite se devait donc de conquérir quelques gros arrondissements, soit 53 % des voix. Or ce dimanche soir, NKM a été devancée de près de 7 points dans le 14e arrondissement par la socialiste Carine Petit (PS). Dans le 12e, la droite n'a fait que 32 % contre 37 % pour le PS. La gauche, les écologistes, les « forces de progrès » sont « en tête » dans la majorité des arrondissements, et ce « malgré le contexte national difficile » a affirmé ce dimanche soir Anne Hidalgo .
Pour autant, l'entre deux tours ne s'annonce pas comme une promenade de santé pour la candidate PS. Certes, elle dispose de bonnes réserves de voix. Mais le bon score des écologistes, emmenés par Christophe Najdovski, (9 %) portés par une bonne fin de campagne et la polémique sur la pollution, pourrait compliquer un peu les discussions qui devaient s'ouvrir hier soir en vue du second tour dimanche.
« Tout reste à construire » a lancé Anne Hidalgo, appelant à la mobilisation « toutes celles et tous ceux qui veulent continuer à donner à Paris une force, à croire dans nos valeurs qui sont les valeurs de la République et du progrès ».
A droite, malgré la dynamique que créera incontestablement ce score du premier tour, l'équation s'annonce compliquée. NKM ayant déjà fait alliance avec les centristes au premier tour, il ne lui reste que les voix des dissidents de droite et du Front national. La candidate de la droite et du centre entretient depuis des années des relations très difficiles avec le FN.