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Charlie Hebdo : le sang et la liberté
Les jeunes du réseau Libres échanges de l’Humanité ont tenu à rendre hommage à l’équipe de Charlie Hebdo, touchée par un attentat le 7 janvier dernier. Certains avaient eu l’occasion de rencontrer le dessinateur Charb au siège du journal. Nous avons fait une sélection de trois dessins et d’un texte où ils expriment leur émotion mais aussi leur réflexion sur l’avenir qui se profile.
Dix-sept visages. Dix-sept Français exécutés en plein cœur de Paris. Des policiers, des caricaturistes dont le seul crime a été de nous faire rire, mais aussi des français coupables d'être nés juifs. Nous savions, bien entendu, que la barbarie était à l’œuvre. Mais aujourd'hui la sauvagerie nous a frappés au cœur. Nous sommes désormais « en situation », pour parler comme Sartre, contraints au courage, condamnés à faire usage de notre liberté. Le moins que nous devons à nos disparus est d'être à la hauteur de leur engagement et de leur mémoire.
À tous les républicains, après ce jour miraculeux où l'on a vu – fait sans précédent depuis la mort de Victor Hugo – deux millions de Français dans les rues de Paris, il incombe d'éviter deux écueils. Le premier consisterait à tomber dans la thèse du différentialisme à la façon de l'auteur du Choc des civilisations, ou, pour sa version vulgaire, façon Le Pen. Car ne nous cachons pas que ceux-là voient déjà dans ces exécutions une aubaine, une divine confirmation du « Grand remplacement ». Tomber dans ce travers, ce serait installer en France l'esprit du pogrom. Or, contre l'acte de violence symbolique qui fait d'une spiritualité l'essence même du crime il faut affirmer deux choses : premièrement, que beaucoup de musulmans n'ont avec l'islam qu'une relation culturelle ou familiale ; deuxièmement, quand bien même ils seraient tous de pieux observants, il faudrait être un imbécile pour croire qu'il amène nécessairement au pire. On peut être en effet sensible à la grandeur de l’islam quand il a ses sources chez A
verroès, Al-Farabi, Al-Ghazzali, Ibn Baja ou dans la spiritualité tolérante du soufisme.
Le second écueil est plus subtil, et peut-être plus dangereux. C'est celui qui consiste dans le discours lénifiant d'un islamisme soluble dans la sociologie de la misère. Le problème, disent les tenants de l'idéologie anti raciste la plus primaire, ce n'est pas tant l'acte que sa cause. Et cette cause, c'est la France. Cette France, disent-ils, dissimule une islamophobie sourde et maligne tacitement acceptée ou, parfois, ouvertement proclamée.
L'islamisme, donc, pour l'agile et diligent ouvrier intellectuel des « idées modernes », n'est qu'une réaction. Celui qui s'en réclame pour assassiner, ce n'est jamais que de la légitime défense, une réponse proportionnée à l'esprit d'apartheid dont il est victime. S'il se comporte en ennemi déclaré, c'est parce qu'il est un damné de la terre dont les droits sont bafoués en France, et tant pis pour Charlie Hebdo.
À l'heure où la tolérance est utilisée pour justifiée le pire, en somme, comme l'écrivait Camus en 1948 dans Combat, « les gens comme moi voudraient un monde non pas où l'on ne se tue plus (nous ne sommes pas si fous !), mais où le meurtre ne soit pas légitimé ». Or le problème est précisément là : doit-on tolérer l'intolérable ?
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