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À quoi sert un contrôleur dans un train ?
La SNCF emploie aujourd'hui 10.000 contrôleurs à bord de la moitié des trains seulement. La CGT et SUD-rail qui craignent pour l'avenir de leur métier ont lancé un mouvement de grève jusqu'à dimanche matin.
Très logiquement, la grève qui a commencé jeudi soir et durera jusqu'à dimanche matin, touchera en priorité les trains où il y a encore un contrôleur à bord : les trains régionaux (TER), les Intercités (ex-Corail) et les TGV. Mais pour ceux-ci le mouvement devrait être cantonné au TGV Sud-Est. Le trafic devrait être normal sur les autres lignes.
La SNCF emploie aujourd'hui 10. 000 contrôleurs à bord de la moitié des trains seulement. L'entreprise a en effet mis en place ces dernières années une nouvelle organisation baptisée EAS (pour «équipement agent seul») qui permet à un conducteur de TER de vérifier l'ouverture et la fermeture des portes, d'informer les passagers et de s'assurer que les voyageurs sont transportés en toute sécurité. «Cela fait trente ans que cela fonctionne en Ile-de-France, rappelle un cadre de la SNCF. Or c'est une zone extrêmement dense, difficile, où les temps d'arrêt sont courts… C'est parfaitement rodé et balisé.»
Cette politique est dénoncée par la CGT-cheminot et SUD-rail, les deux organisations qui ont appelé les contrôleurs à la grève. Les syndicats estiment que la généralisation de l'organisation EAS et la baisse du nombre de recrutements de contrôleurs mettent en danger la sécurité des voyageurs et contribue à déshumaniser gares et trains.
La grève traduit aussi une inquiétude des contrôleurs sur leur avenir et l'évolution de leur métier. À l'heure actuelle, ils remplissent deux missions: le service au client (information, réservation de taxi…) et le contrôle des billets et la sécurité. Mais sur les grandes lignes, les missions de contrôle seront de plus en plus souvent menées sur le quai par un système de filtrage. C'est une manière pour la SNCF de «sécuriser» l'accès au train. Dans le Transilien, la vérification des billets est désormais effectuée de manière aléatoire par des brigades, soit à bord des trains, soit sur les quais.
Effectifs stables
Par ailleurs, même si le système EAS est loin d'être généralisé sur les TER, les régions qui les financent cherchent à réduire la facture qu'elles acquittent auprès de la SNCF. Supprimer le contrôleur à bord participe de cette réduction des coûts. Des expérimentations de l'EAS sont en cours dans les Pays de la Loire, le Centre, la Bourgogne, l'Alsace et sur la ligne «sensible» Paris-Beauvais où la police du rail (la SUGE, Surveillance générale) et les forces de l'ordre sont régulièrement déployées.
La direction de la SNCF estime de son côté qu'il n'a pas été établi de corrélation entre le dispositif EAS et d'éventuels incidents à bord des trains.
Mais même si les effectifs ont été globalement stables ces dernières années, la courbe pourrait descendre progressivement. La pyramide des âges des contrôleurs permettra, par le non-remplacement d'agents partis en retraite, de réduire les effectifs et de proposer des évolutions de carrière.
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