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Rhume : préparez vos mouchoirs
Aucun médicament ne raccourcit la durée d'un rhume, mais les personnes atteintes doivent tout faire pour éviter de contaminer leur entourage.
Dans nos régions tempérées, les adultes souffrent en moyenne de 2 à 3 rhumes par hiver et les enfants un peu plus. La revue Prescrire de décembre consacre un article à cette maladie en général d'origine virale - aussi appelée coryza, rhinopharyngite ou "rhume de cerveau" -, qui est liée à une inflammation de la muqueuse nasale. Tout le monde connaît ses premières manifestations : une congestion qui rend la respiration par le nez difficile, un écoulement nasal, des éternuements ainsi que, parfois, une toux, un enrouement, un mal de gorge, de la fatigue, des maux de tête et une élévation modérée de la température. Tout rentre dans l'ordre au bout d'une à deux semaines et, en principe, il est inutile de consulter.
La revue Prescrire rappelle quand même un certain nombre de signes d'alerte. Les auteurs de l'article recommandent de solliciter un avis médical pour les nourrissons en cas de fièvre intense et persistante, de toux prolongée, de gêne respiratoire ou pleurs difficiles à calmer. Le plus souvent, les parents ne tardent pas à consulter si leur bébé tombe malade, sans avoir besoin qu'on le leur dise... Il faut aussi se rendre chez un médecin, quel que soit son âge, en cas de fièvre durable, de fatigue intense et de douleur résistant aux antalgiques.
Aucun médicament ne raccourcit la durée d'un rhume
Si les manifestations cliniques d'un rhume "normal" disparaissent spontanément en peu de temps (la toux persistant parfois un peu plus longtemps que l'écoulement nasal), les spécialistes insistent sur la nécessité, pour les personnes concernées, de limiter les risques de transmission à leur entourage. Pour cela, il faut le protéger des projections lors des éternuements ou des quintes de toux. Il faut également jeter les mouchoirs en papier après chaque usage et se laver les mains dès qu'elles sont souillées par ces projections et après le mouchage. Le port d'un masque est souhaitable chez les patients qui côtoient des personnes à la santé précaire ou des nouveau-nés.
Côté traitements, Prescrire rappelle qu'aucun médicament ne raccourcit la durée d'un rhume. En plus des sirops et confiseries qui aident à apaiser les maux de gorge, et du sérum physiologique utilisé pour humidifier ou dégager les voies nasales, le paracétamol est le produit de choix en cas de maux de tête et de fièvre. Mais la revue met en garde contre l'association de plusieurs médicaments contenant ce fameux paracétamol, en raison d'un risque de surdosage et, donc, d'effets indésirables potentiellement graves.
Enfin, l'encadré consacré aux "traitements à écarter" est long. On y apprend, par exemple, que les solutions nasales en spray "exposent les nourrissons à des fausses routes et à des arrêts cardio-respiratoires réflexes". Que les décongestionnants vasoconstricteurs par voie nasale ou orale ont une efficacité très limitée et qu'ils peuvent être à l'origine d'accidents vasculaires cérébraux et d'infarctus du myocarde. Que les antibactériens et antiseptiques par voie nasale n'ont pas d'intérêt démontré et qu'ils peuvent irriter les muqueuses, voire entraîner des allergies. Que l'efficacité des antihistaminiques H1 dits sédatifs contre la toux n'est pas prouvée. Bref, qu'il suffit dans la majorité des cas de prendre son mal en patience...
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