Plusieurs communes interdisent désormais le burkini sur leurs plages
Dernier en date, le maire Les Républicains de Leucate, dans l'Aude, est le septième à prendre un arrêté municipal bannissant le port de ce vêtement de bain religieux qui dissimule la majeure partie du corps.
En pleine polémique sur le burkini, quelques mairies côtières de France, de Corse jusqu'au Pas-de-Calais, ont pris des arrêtés pour interdire ce type de tenue de plage couvrant le corps et la tête des femmes. C'est notamment le cas de la ville d'Oye-Plage, près de Calais, où le maire, Oliver Majewicz, a rédigé ce mardi un arrêté municipal interdisant le port du burkini sur les 500 mètres de plages surveillées de sa commune. «Je trouve que nous avons trop cédé sur l'espace de la laïcité», explique le maire socialiste de cette ville des Hauts-de-France, interrogé par Le Figaro. Il s'agit de la septième commune à se doter d'une telle législation en France, après Cannes, Mandelieu-la-Napoule - qui avait pris un arrêté similaire en 2013 -, Villeneuve-Loubet, Sisco, Le Touquet, et Leucate, dans l'Aude. En ce qui concerne cette dernière, le maire Les Républicains Michel Py le justifie ce mardi soir dans le Midi Libre en arguant: «Nous avons constaté sur nos plages une augmentation du phénomène qui peut amener à créer certaines tensions. On m'a rapporté des faits.»
À l'instar du maire socialiste d'Oye-Plage, qui assure avoir pris sa décision en tant que «laïc convaincu», ne voulant pas, dit-il, «mégoter sur les lois de la république», d'autres municipalités font référence au principe de laïcité et à la protection du droit des femmes pour justifier cette interdiction. Fervent défenseur des droits de la femme, Olivier Majewicz entend ainsi exprimer son avis sur cette tenue qu'il ne trouve pas respectueuse de la condition féminine. Comme l'édile d'Oye-Plage, la mairie de Cannes, la première à avoir publié un arrêté municipal cet été, a jugé que le burkini manifeste «de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d'attaques terroristes».
Le maire de la ville corse de Sisco, Ange-Pierre Vivoni, également socialiste, assure quant à lui vouloir «protéger la population et notamment la population musulmane, car je pense qu'ils sont les premières victimes de ces provocations extrémistes». Pour lui, le «burkini» est «un effet de mode qu'on voit sur toutes les plages en Corse».