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La mère de Bastien se défend sans convaincre

|  LCF 发布于 2015-09-10  | 新闻来源:AFP


Croquis d'audience de la mère de Bastien, Charlène Cotte (d), et de son père Christophe Champenois (g) lors de leur procès devant les assises de Seine-et-Marne à Melun, le 8 septembre 2015


"J'étais terrifiée." La mère du petit Bastien, mort enfermé dans la machine à laver, a justifié mercredi devant la cour d'assises son inertie le soir du drame par la peur que lui inspirait son conjoint, prétendant s'être néanmoins opposée physiquement à lui.

Charlène Cotte, 29 ans, comparaît pour complicité de meurtre aux côtés de son ex-conjoint, Christophe Champenois, jugé pour avoir tué son fils de trois ans le 25 novembre 2011 à Germigny-l'Évêque (Seine-et-Marne).

Lors de son audition par les gendarmes ce soir-là, qui a été projetée mercredi devant les assises de Seine-et-Marne, la fille aînée du couple, alors âgée de cinq ans, avait affirmé que sa mère "était en train de faire un puzzle" avec elle dans le salon pendant que son frère était dans le lave-linge, qui tournait, et criait qu'on le laisse sortir. L'enfant martyr, régulièrement enfermé dans un placard en guise de punition, est décédé des suites de ce mauvais traitement.

Comme pendant l'enquête, Charlène a pourtant répété à la barre avoir tenté de s'interposer pour sauver son fils. "Vous êtes décrite comme une bonne mère. Alors, pourquoi vous ne vous battez pas comme un tigresse pour sauver votre enfant?", l'interroge la présidente, Catherine Katz. "J'ai essayé d'y aller, il me repoussait, il m'a fait tomber", répond d'une voix morne l'accusée, qui comparaît libre.

"Pourquoi vous ne sortez pas prévenir les secours, alors?", insiste la présidente. "J'étais comme un robot, je faisais ce qu'il me disait de faire, j'étais terrifiée", répète Charlène Cotte, les yeux baissés vers le micro. La présidente fait observer que lors de la reconstitution du crime, elle n'a pas mimé la bagarre. Et qu'elle ne manifeste jamais la moindre émotion.

"Une bulle autour de moi"

La veille, l'infirmier du Smur qui a tenté de ranimer Bastien avait raconté avoir été frappé par le "manque d'empathie" de la mère, qui semblait indifférente à la mort de son fils. "Je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens, je me suis fait comme une bulle autour de moi", justifie la jeune femme qui ajoute qu'en prison, elle était "heureuse" en pensant à Bastien, son "ange", son "doudou".

Plus tôt, la directrice de l'école de Bastien avait raconté à quel point elle se sentait coupable d'avoir signalé à Charlène que son fils avait fait une "bêtise" à l'école. La mère l'avait rapporté à son conjoint qui, fou de colère, avait infligé à son fils la punition mortelle. "Je me dis que si je n'avais pas informé la mère de cette bêtise, peut-être que Bastien serait encore là", a confié Stéphanie Petitfrère, en larmes.

"Vous avez fait votre travail, ce n'est pas votre faute", a tenté de la réconforter Yves Crespin, l'avocat de l'association L'Enfant Bleu, partie civile. L'enseignante, qui a demandé sa mutation après le drame, a confié être souvent "en arrêt-maladie pour dépression" depuis lors.

"Une boule de joie"

Le deuxième jour d'audience a permis de mieux cerner le martyr de Bastien, non désiré par son père qui ne le supportait pas. Sa souffrance était d'autant plus difficilement décelable que l'enfant avait l'air d'aller bien et que ses parents savaient donner le change. "Mon neveu, c'était une boule de joie", a ainsi témoigné le frère de Charlène. Quand la directrice convoque le père car Bastien a un bleu à la tempe, Christophe Champenois répond qu'il s'est cogné à une porte.

La seule chose qui l'inquiète, poursuit l'enseignante, c'est de savoir si elle va faire un signalement. Car Christophe Champenois, qui vit des allocs après avoir travaillé comme intérimaire, craint que cela ne l'empêche d'obtenir un logement social. Surtout, le couple refuse systématiquement la proposition de placer leur fils, suite aux nombreuses informations préoccupantes qui remontent aux services sociaux.

Et ces derniers, malgré un suivi étroit de la famille, manquent d'éléments pour obtenir le placement par voie judiciaire, a expliqué Christine Boubet, directrice générale adjointe des solidarités au département de Seine-et-Marne. Le verdict est attendu vendredi.
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