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Pourquoi vos impôts ont peu de chances de baisser fortement en 2016
En déplacement en Isère, le président de la République promet de baisser les impôts «quoi qu'il arrive en 2016». Mais l'ampleur de la baisse dépendra de la croissance. Une bonne nouvelle en trompe-l'oeil pour les Français.
«Si la croissance s'amplifie en 2016, nous poursuivrons le mouvement», a affirmé François Hollande dans les colonnes des journaux du groupe EBRA. Le mouvement? Celui des baisses d'impôts que la majorité a notamment initié avec la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu (soit de 6011€ à 11.991€ de revenus annuels). Bercy avait d'ailleurs chiffré cette disposition à 3,3 milliards d'euros pour le budget. Dans la matinée de jeudi, il a même élargi sa promesse, en indiquant qu'il y aurait «(...) des baisses d'impôt quoi qu'il arrive en 2016. Pour en fixer l'ampleur, ça dépendra de la croissance que nous pourrons atteindre en 2016».
Le président de la République espère ainsi surfer sur une tendance qui a touché, affirme-t-il dans l'interview, «plus de trois millions de ménages» depuis 2014. Or, si l'on se réfère aux prévisions gouvernementales, cette promesse devrait avoir de fortes chances de se réaliser dans de bonnes conditions. En effet, si la prévision de croissance pour la France en 2015 est de 1,2% en se basant sur les estimations de l'Insee (la Commission européenne table, elle, sur 1,1%), ce chiffre pourrait monter, toujours selon l'Insee, à 1,7% en 2016. Même la Commission européenne y va de ses perspectives positives pour l'année précédant la présidentielle (+1,7%), le gouvernement, lui, compte plutôt sur 1,5%. Alors, d'importantes baisses d'impôts, c'est pour demain? Rien n'est moins sûr.
Des prévisions optimistes déjà obsolètes
En effet le brusque coup d'arrêt de la croissance au deuxième trimestre (0% alors que même les plus pessimistes prévoyaient au moins +0,2%), si elle ne remet pas vraiment en cause l'objectif pour 2015 (grâce au très correct +0,7% du premier trimestre), fait craindre le pire pour 2016. La raison: les causes expliquant la croissance nulle sont toujours là et peut-être pour un bon moment. «On a d'une part un appareil productif français qui ne va pas très bien, mais il y a surtout le reste du monde et notamment les pays émergents comme la Chine ou le Brésil qui sont, eux, en panne. C'est une très mauvaise nouvelle pour la croissance française car le seul bon indicateur du dernier chiffre de croissance publié était justement les exportations qui tiraient le reste vers le haut et permettait “d'atteindre” les 0%. Et le contexte mondial ne pousse pas à l'optimisme sur leur évolution», analyse pour le Figaro Jacques Delpla, professeur associé à l'Ecole d'économie de Toulouse, qui prédit une croissance «sans doute entre 0,5% et 1%» pour 2016.
«L'ampleur» de la baisse d'impôt annoncée risque donc d'être assez modérée si la croissance n'est pas plus forte en 2016 qu'en 2015, malgré les espérances gouvernementales affichées. D'autant que baisser les impôts ne permet pas de baisser les déficits... «Depuis de nombreuses années, tous les gouvernements qui ont eu un peu de croissance prétendaient qu'ils l'affecteraient à la réduction franche des déficits. Ce n'est jamais arrivé», raille Jacques Delpla. Selon la Commission européenne, le déficit public français en 2016 devrait encore atteindre 3,5% (l'agence de notation Moody's prévoit même 3,9%). La dette publique, elle, pourrait augmenter à 97% du PIB.
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