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Climat: "percée" dans les discussions en vue de la COP 21
Les discussions sur le climat en vue d'un accord mondial en décembre à Paris ont enregistré une "percée", a déclaré mardi la négociatrice française Laurence Tubiana, à l'issue d'une réunion de deux jours dans la capitale française des représentants de 46 pays."C'est une percée", a estimé Mme Tubiana, soulignant que les ministres et chefs de délégations, réunis pour une consultation informelle, avaient notablement avancé sur plusieurs points clés. "Ce n'est "que" 46 pays, il faut maintenant associer les autres", mais "c'est quand même beaucoup de pays (...) On est en train d'avoir un tournant dans la discussion", a-t-elle expliqué à des journalistes.
Ces "progrès" - terme employé par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius à la fin de la réunion - laissent espérer des avancées dans les négociations qui reprennent fin août à Bonn sous l'égide de l'ONU. Jusqu'ici les pourparlers piétinaient, bloqués sur des questions de forme autour d'un texte de négociation confus, mais aussi faute d'instructions claires des gouvernements aux négociateurs.
A Paris, les participants se sont accordés sur plusieurs principes, notamment celui d'un accord pérenne et d'un mécanisme régulier de réévaluation à la hausse de l'engagement collectif pour réduire les gaz à effet de serre (GES), source du réchauffement mondial.
- engagements d'ici le 31 octobre -
"Le gain le plus important" porte sur "le fait que l'accord est durable et là pour rester", a souligné la négociatrice, avec la mise en place de "règles que tout le monde doit se donner pour longtemps, pour augmenter l'effort progressivement", via des rendez-vous réguliers tous les 5 ans.
"C'est peut-être la chose la plus importante. Il y avait des résistances de certains pays (...) Là, tout le monde a parlé de mécanisme de relèvement régulier de l'ambition, tout le monde, sans exception", a-t-elle noté.
La communauté internationale s'est fixé en 2009 l'objectif de limiter le réchauffement mondial à 2° par rapport au niveau d'avant la Révolution industrielle.
Dans le cadre de la négociation en vue de la conférence de Paris en décembre, les pays sont invités à fournir d'ici le 31 octobre leurs engagements nationaux en matière de GES à horizon 2025 ou 2030.
A la lumière des contributions déjà publiées, elles ne devraient pas permettre de rester sous les 2°C. D'où la nécessité de s'accorder sur un mécanisme permettant de revoir ensuite ces ambitions à la hausse, les progrès technologiques aidant, expliquent les promoteurs de l'accord.
Sur la question fondamentale de la répartition de l'effort entre pays développés et en développement, "on a fait aussi un grand pas en avant", selon Mme Tubiana, tous acceptant désormais de rendre compte de leurs actions en matière de climat.
"Tout n'est pas réglé (...), mais on sent une évolution tout à fait notable", avec "des participants dans une dynamique positive".
- Coup de pouce politique -
Le ministre des Affaires étrangères des îles Marshall, petit Etat insulaire très vulnérable au réchauffement, a salué "l'initiative française" de cette réunion ministérielle.
"Le processus a besoin d'une coup de pouce politique, il est enlisé dans des détails et le jargon", relevait mardi soir Tony de Brum. "Avoir des ministres qui se parlent les yeux dans les yeux, cela aide à faire avancer les choses".
La Chine (1er émetteur mondial), les Etats-Unis, l'Inde, le Brésil, l'Arabie saoudite ou l'UE faisaient partie des participants. Absent notable, la Russie, 5e émetteur mondial.
La France prévoit encore avant la COP de décembre plusieurs réunions informelles, notamment début septembre à Paris sur l'épineux sujet du financement des politiques climat.
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