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Nouvel imbroglio dans la succession Trenet
La société Nest, qui a racheté les royalties du fou chantant accuse la maison d'édition Raoul Breton d'utiliser des sociétés offshores pour détourner des droits d'auteur. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de paris.
C'est un feuilleton qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Depuis le décès du fou chantant, les accusations et les plaintes se sont multipliées entre la famille, le légataire de ses biens et différentes sociétés chargées de gérer ses biens et les droits de ses chansons. Cette fois c'est la société danoise Nest qui suspecte de vastes détournements des droits d'auteurs français à travers des sociétés offshores. Une plainte pour blanchiment d'argent en bande organisée a donc été déposée et le parquet de Paris a décidé d'ouvrir une enquête judiciaire.
Nest est une holding à qui le légataire de Charles Trenet Georges El Assidi a cédé la gestion de ses droits d'auteur en 2005. Deux ans plus tard l'ancien secrétaire particulier de Charles Trenet accusera une première fois la société danoise de spoliation. La société Nest finira par être condamné en 2014 pour escroquerie.
Un ancien de Scotland Yard
En cause cette fois: la maison d'édition Raoul Breton qui commercialise quelques-uns des plus grands succès du chanteur tout comme ceux de Bécaud, Piaf ou Yves Montand. C'est Charles Aznavour qui en est le propriétaire. «Nous n'avons jamais eu accès aux comptes de la maison Raoul Breton en dépit de la désignation d'un expert judiciaire dès 2007», explique Maurice Khardine, l'un des dirigeants de Nest, cité par Nice Matin. La société a engagé un enquêteur, ancien de Scotland yard, qui aurait découvert «plusieurs comptes offshores et des trusts, notamment à Jersey et à l'ile Maurice liés à la maison d'édition» selon l'homme d'affaire. Il estime qu'il s'agit là «d'une vaste opération de détournement de droits d'auteur».
Les sommes en jeu sont considérable, Maurice Khardine les estimant à près de 700 000 euros par an.
Gérard Davoust, patron des éditions Raoul Breton et président honoraire de la SACEM qui gère les droits d'auteur en France, rejette ces accusations et assure que sa société n'est «titulaire d'aucun compte à l'étranger». Son avocat, maitre François Binet a annoncé qu'il allait déposer plainte «pour faux, usage de faux, escroquerie et dénonciation calomnieuse».
Maurice Khardine estime que les démêlés judiciaires précédents qu'il a eus avec Georges El Assidi n'étaient qu'un rideau de fumée pour cacher ce détournement de droits d'auteur. C'est en 2006 que le très endetté légataire universel de Charles Trenet a cédé à Nest la somptueuse villa d'Antibes, pour à 4 millions d'euros et surtout les droits d'auteur, pour 1,5 million. L'héritier affirme n'avoir jamais perçu un centime. Il a déposé de nombreuses plaintes contre la société danoise dont plusieurs pour vols.
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